LA SOURCE DE L'EXISTENCE DES MONDESTout ce qui existe dans le monde supérieur est dû à l’existence de l’Ilguin. Il s’agit d’un mince ruisseau aux eaux laiteuses et illuminées d’un filet de lumière qui lui est propre. Il circule, invisible, dans chaque objet inanimé des deux mondes. Le vivant n’y a pas accès sauf pour de rares cas comme celui du juge Fyx.
Pour les hommes-bêtes, le ruisseau est à l’origine de la dégradation et du vieillissement de chaque objet : le liquide, à force de passer à travers les objets, entraîne des parties de leur structure physique, c’est ce qui fait que l’on passe de la pierre au sable.
Cela marche différemment pour certaines parties du monde. Une fraction de cette eau, seulement quelques gouttes, donna naissance aux dieux, qui ne sont ni vraiment vivants, ni vraiment morts. Elle est donc à l’origine des créatures et monstres immortels : mais ceux-ci ne sont pas traversés par le ruisseau qui donc ne les dégrade pas. Les créatures vivantes dépendent quant à elles d’une autre essence qui leur donne le nécessaire à leur vie et leur mort.
LE ROYAUME DES MORTSLes hommes-bêtes, étant composés de deux créatures, ont une conception de la vie après la mort qui est différente de celle de la plupart des races humanoïdes. Ayant été fusionnés à un animal ayant lui-même une âme, il a donc fallu apporter le repos à ces victimes poilues. Ainsi, une fois que leurs habitacles déformés ont été dégradé par l’Ilguin au point qu’ils ne pouvaient plus servir, les deux âmes qui avaient été jointes se séparent pour entrer dans le monde de l’immortalité. Chaque âme est un fragment de l’Ilgun, comme les dieux, mais sans coquille physique et donc bien plus fragile et influençable.
Pour chaque âme, le dieu Tolhvet envoie un de ses messagers qui guide les âmes jusqu’au monde des dieux et la ville de Kinok sur laquelle il règne en maitre. Tolvhet descend rarement en personne chercher une âme : les seules fois où cela s’est produit, c’était pour un personnage illustre, jugé comme un héros pour les hommes et les dieux. Son but est donc de gérer le flot d’âmes toujours plus important en leur donnant un nouveau but, une nouvelle « vie », alors qu’ils n’ont plus la possibilité de vieillir et que le néant les attend s’ils ne font pas attention au dernier fragment d’Ilguin qui leur reste. Toutes les âmes humaines et animales des hommes-bêtes se retrouvent donc séparées, mais elles restent tout de même ensemble durant toute leur vie spirituelle : ils deviennent les familiers l’un de l’autre.
LE JUGEMENT DIVINLorsqu’un dieu, un demi-dieu ou un homme commet une faute, selon sa gravité, il peut endurer plusieurs punitions et châtiments qui vont de la simple suppression temporaire de ses capacités au bannissement dans l’Arpic, les limbes du Panthéon Malaene, ce qui revient à endurer la mort. Peu de dieux et de demi-dieux se retrouvèrent dans l’Arpic car il faut avoir été à l’origine de la mort d’un autre dieu, par exemple pour se voir disparaitre de la surface du monde divin.
Seul le dieu aveugle Fyx est à même de prononcer une condamnation après exposition des faits par diverses parties et délibération du conseil tenu par les dieux les plus importants du panthéon.
LES DIEUXKena Déesse du bonheur, du jeu enfantin et de la lumière. Elle est l’une des déesses les plus importantes du panthéon Malaene. Elle fait l’objet d’un ensemble de rites très importants réalisés chaque année pour garder l’esprit des hommes-bêtes dans ce qu’ils espèrent sera une joie de chaque jour. Elle est représentée avec un Soleil dans la main droite un bambin endormi sur le bras gauche, ses longs cheveux semblant envelopper l’un et l’autre. Elle est associée à la naissance des astres qui éclairent les pas de chacun la nuit et le jour.
Fartelis Dieu de la vie, de la nature sauvage et du désordre naturel. Il est considéré comme étant à l’origine de l’existence de tout le vivant.
Fartelis voulait sauver le dieu enfantin, Deivar, qui voyait sa vie s’échapper en un filet bleuté après avoir voulu faire une farce à l’un des dieux du panthéon et s’être blessé au poignet. Fartelis entreprit de donner une partie de son essence pour combler celle à présent trop faible du petit dieu. Pour cela il utilisa une tige de bambou afin de relier leurs deux essences et de guider et contenir celle de Fartelis. Mais la tige, trop fragile, se brisa. L’essence du dieu jaillit en plusieurs filets de jade fins et gracieux qui se répandirent sur le monde inférieur. Chaque filet, qui avait été en contact avec le bambou, donna vie à une plante d’espèce différente et poussa avec la rapidité qui caractérise les pousses de cet arbre-mère (de la naît Take noko ! XP), donnant ainsi naissance, de façon anarchique, à des milliers de forêts. Ensuite chaque goute issue de la gerbe vint se muer en une espèce animale qui se répartirent aléatoirement sur la terre. L’essence de Fartelis s’étant entièrement associée au monde inférieur, il n’y en eut bientôt plus suffisamment pour maintenir son corps en vie. Celui-ci commença alors à durcir, et prendre l’apparence de la pierre. Mais, avant la fin du processus, Fartelis se fondit en un arbre et, tandis que les deux êtres se figeaient pour toujours, ils formèrent un être hybride où l’on reconnaissait l’humain et l’arbre.
Les hommes-bêtes représentent donc sur leurs tissus cette statue vivante, mi-homme mi-arbre, qui donna naissance à la nature mais n’eut pas le temps de perfectionner et uniformiser cette vie complexe : ainsi apparurent des lieux où nul être vivant ne pouvait survivre et d’autres qui grouillaient d’espèces de toutes sortes, car tous naquirent du désordre qui bouillonnait dans les veines du dieu arbre.
Le sang de Deivar, quant à lui, se fossilisa sur une petite zone où il fusionna avec la pierre. Une grotte aux pierres bleutées animées d’une proto-vie existe donc sur la terre et renferme un pouvoir étrange et puissant que seules quelques personnes sont autorisées à utiliser, si la pierre l’accepte.
Deivar Dieu enfantin de la ruse espiègle, de la naissance, de la maternité et de l’innocence. Il est à l’origine de bien des tourments qui touchent les dieux mais aucun de ses actes n’est foncièrement mauvais. C’est pourquoi ceux-ci ne peuvent que supporter ses farces qui parfois, par hasard, tournent mal. Nombre de héros réclama son bannissement à cause du danger potentiel qu’il pouvait représenter pour son entourage et pour lui-même. Il est dit qu’il protège les mères et les enfants à l’accouchement et qu’il offre un don à chacun d’entre eux pour les guider dans jusqu’à leur destin (à exploiter peut-être ?). De nombreuses statuettes représentent Deivar debout sur un pied sur une branche illustrant ainsi le jeu et le danger qui le caractérisent.
Arvione Déesse de la mort, de la solitude, du désespoir et de la fureur. Elle est l’une des rares à avoir subi le châtiment suprême qui la plongea dans les profondeurs ténébreuses de l’Arpic où elle se consume pour l’éternité. Constituée de feu ardent, elle possède un regard vide de pupille et d’iris. Ses hurlement de rage et de haine atteignent constamment les abords crevassés du trou qui la mena jusqu’aux limbes. Les hommes-bêtes disent que ce sont eux que l’on entend lorsque les tempêtes se déchainent sur la terre. C’est son pouvoir destructeur qui fait tomber la pluie et se lever les vents car l’Arpic peine à contenir ce pouvoir qui la condamna il y a des milliers d’années.
Il est raconté que si elle se libère, le monde sera voué à disparaitre devant la fureur vengeresse qui se déversera pour punir l’audace qu’ont su montrer les divinités qui votèrent pour son exil.
Fyx Dieu de la sagesse et de la justice. Il est le juge de toutes les créatures du monde supérieur mais aussi du monde inférieur. Les dieux le consultent régulièrement afin de bénéficier de ses conseils avisés, guidés par le ruisseau d’essence spirituelle auquel il a été lié en échange de ses yeux. Le don de voir dans le ruisseau, l’Irguin, lui a été donné par Deivar lors de sa naissance dans le monde supérieur. Il est représenté dans une longue toge blanche, les yeux bandés et le crâne rasé.
Actée Déesse messagère, protectrice des voyageurs. Elle est représentée à genoux et entourée de longs voiles cachant entièrement son corps (lorsque nous voyageons nous sommes toujours des inconnus). Les hommes-bêtes ont l’habitude de cacher son visage d’un masque blanc orné de lignes sinueuses noires. Elle porte un parchemin où apparait une gravure de toute la carte du continent. Il s’agit d’une personne discrète et qui est souvent associée à la chance : elle ne se présente pas à tous les voyageurs, seulement à ceux qui le méritent, mais personne ne sait exactement quels sont les critères de ce mérite. Ainsi, même porteur de toute la bonne volonté du monde, le voyage d’une personne peut mal tourner à cause de l’absence du souffle bienveillant d’Actée.
Tolhvet Gardien des âmes, protecteur et maitre de ceux dont la coquille physique a été altérée par l’Ilguin et qui ne peut donc plus supporter la vie sur terre. Il possède de nombreux serviteurs encapuchonnés de noir, au visage de squelette, paraissant plus mort que vivants. Ces créatures n’ont pas de conscience, ce ne sont que des pantins qu’il manipule par paraisse devant le travail colossal qui lui a été attribué : il s’agit de fragments de son propre corps à qui il a donné l’ordre simple d’escorter les âmes vers Kornik, la ville sur laquelle il règne dans le monde des dieux.